Pages

Friday, September 11, 2020

Un navire sans marin piloté à distance obtient le premier permis de navigation en France - BFMTV

tapalkila.blogspot.com

Annick Girardin, ministre de la mer, remet ce vendredi le premier permis de navigation à un navire de 80 mètres et de 12.000 chevaux basé à Toulon, piloté à distance depuis l'Île-de-France, sans aucune intervention humaine à son bord.

C'est un petit évènement dans l'histoire maritime française: un navire sans pilote, ni marin, va recevoir son premier certificat de navigation, comme bateau "télé-opéré".

Annick Girardin, ministre de la mer, se déplace ce vendredi 11 septembre sur le campus de l’Ecole Polytechnique, à Palaiseau (Essonne) pour remettre le document officiel autorisant ce bâtiment à la navigation hauturière.

Le membre du gouvernement assistera aussi sur place à la démonstration de ce navire long de 80 mètres et de 12.000 chevaux basé à Toulon, contrôlé par son équipage depuis la région parisienne sans intervention humaine à son bord.

Le navire "autonome" est le fruit de 4 ans de recherche

Ce navire est le fruit de près 4 ans de recherche et développement effectué par le groupe français de services maritimes SeaOwl qui a mis au point un système de téléopération de navire.

Le projet, soutenu et financé par l'Agence de la transition écologique (Ademe), Total et Naval Group, est né en 2015 de discussions entre Seaowl et ses clients dans l'énergie qui voulaient "améliorer la performance logistique" pour "des missions de surveillance et d'inspection des fonds marins" sur les champs éoliens ou pétroliers, relate le PDG de l'entreprise Xavier Genin.

Dès hier jeudi 10 septembre, le navire sans marin ni pilote a déjà effectué un petit tour en mer, Seaowl démontrant ainsi sa capacité à manoeuvrer à distance un navire sans équipage à bord. Ce navire, le VN Rebel, un vieux remorqueur de 80 mètres d'ordinaire utilisé par Seaowl pour entraîner les marins d'Etat, s'est élancé pour une courte sortie dans la rade militaire de Toulon.

La capitaine pilote le navire via des liaisons par satellite

Son capitaine habituel pilote le navire via des liaisons satellitaires, depuis une "bulle" immersive installée pour l'occasion à 700 km de distance, sur les courts de tennis du campus de l'école Polytechnique en région parisienne. Cette sortie en mer est la démonstration qu'un navire de cette taille peut naviguer sans équipage en toute sécurité, moyennant des caméras, des antennes, un abonnement à un service satellite et quatre ans de recherche et développement dans la transmission de données et la cybersécurité.

"J'ai le radar qui me permet d'assurer l'anti-collision avec les autres navires, les commandes des moteurs et de la barre, et deux VHF (radios, ndlr) pour communiquer avec les autorités portuaires et les autres navires si nécessaire", présente le capitaine Ludovic Gin, confortablement installé à 800 km face à son cockpit reconstitué

Une dizaine d'écrans pour piloter le navire

La soufflerie des ordinateurs a remplacé le bruit des vagues (et des moteurs), mais une dizaine d'écrans reconstituent en temps réel le panorama maritime, et des caméras peuvent zoomer pour identifier de potentiels obstacles.

"Le seul paramètre qu'on va ajouter à la décision de commandement, c'est les prévisions de propagation des ondes pour voir s'il y a des risques que la latence (du signal satellite) soit trop élevée", ajoute Ludovic Gin.

Quand tout va bien, 6 dixièmes de secondes sont nécessaires pour envoyer une commande au navire (et 1,5 seconde pour le retour visuel), mais cette latence peut augmenter en fonction des conditions météorologiques (pluie, onde tropicale) qui affectent la qualité de la transmission.

Si la liaison avec les satellites géostationnaires est coupée, le navire s'arrête et se positionne face au vent, en attendant d'être secouru. S'ils se lancent comme prévus à l'horizon 2023, les navires utilisés seront plus petits, électriques et dotés d'un robot sous-marin également téléopéré. "Nos services seront de 20 à 30% moins chers. Surtout, on n'expose plus le personnel navigant dans les zones à risques et on réduit le nombre de rotations d'équipage", explique le PDG de Seaowl.

Plusieurs projets concurrents de navire autonome

Cargos futuristes de Rolls-Royce ou navettes de transport de courte distance, les projets de navires autonomes se multiplient depuis quelques années et pourraient bientôt se concrétiser.

Au printemps prochain, le Mayflower de la société Promare en partenariat avec IBM, devrait rééditer, cette fois sans personne à bord, la traversée mythique des premiers colons anglais en Amérique.

Mais Xavier Genin (Seaowl) veut croire à son avance: "les autres projets de navires autonomes dans le monde n'ont pas été pilotés par la conformité réglementaire comme le notre".

Seaowl (un peu moins de 100 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2019) espère bien tirer sa croissance d'un marché estimé, selon Allied Market Research, à 135 milliards de dollars en 2030.

Frédéric Bergé avec AFP




September 11, 2020 at 12:24PM
https://ift.tt/3hhRGYc

Un navire sans marin piloté à distance obtient le premier permis de navigation en France - BFMTV

https://ift.tt/3fUVZrT
navire

No comments:

Post a Comment