
Tests en conditions réelles
L’Europe, à l'origine de plusieurs projets de navires autonomes, a financé plusieurs expérimentations dans ce domaine. Paris région recense ainsi différents projets emblématiques, financés entre 2012 et 2015. La Commission a ainsi soutenu le projet Munin (Maritime Unmanned Navigation through Intelligence in Networks), dans le cadre du 7e programme-cadre européen de recherche et de développement. Il étudiait le concept de bateau sans équipage dans tous ses aspects : techniques, technologiques, économiques et légaux. Le projet a regroupé huit partenaires des pays nordiques et reçu 2,9 millions d’euros de subventions. Focalisé sur le transport de marchandises, il a pu démontrer la faisabilité technique de la navigation sans équipage. Mais cette expérimentation s'est heurtée à un obstacle majeur pour son développement commercial : la réglementation internationale interdit aujourd’hui les bateaux sans équipage.
D’autres projets européens dédiés au bateau autonome ont suivi, comme les projets maritimes Hull2Hull et Autoship et le fluvial Novimar. Les résultats de ces recherches ont permis à des acteurs privés majeurs d'avancer leurs propres projets. C'est le cas des anglais Rolls-Royce et L3 ASV Global, ou des scandinaves Kongsberg, ABB et Wärtsilä, acteurs de premier rang dans le développement des navires autonomes.
"Les tests ont été menés dans des conditions météorologiques favorables"
Ces expérimentations démontrent le potentiel des navires autonomes aux plans économique, de la sécurité et environnemental.
La réduction, voire la suppression des équipages, représenterait une économie de l’ordre de 30 % sur les coûts d’exploitation du service. L'élimination des équipements destinés aux équipages augmenterait aussi la charge utile des navires et autoriserait de nouvelles approches aérodynamiques réduisant leur impact environnemental.
L’Institut Paris Région estime enfin que la sécurité de la navigation pourrait être améliorée par le navire autonome. Il s'appuie sur les analyses des assureurs pour qui "85 % des incidents sont dus à des erreurs humaines". Cet avantage sécuritaire est à tempérer cependant puisque tous les tests de navires autonomes l’ont été "dans des conditions météorologiques favorables". Le pilotage à distance ne supprimerait pas non plus le risque d’erreur humaine.
Enjeux réglementaires
En conclusion, l’Institut estime que les futures évolutions en matière de navires autonomes concerneront son cadre réglementaire. "La convention Solas par exemple impose un équipage minimum. Quant à l’équipe de télé-opération à terre, son statut juridique n’est défini dans aucun texte".
July 22, 2020 at 02:52PM
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Innovation : quel cap pour le navire autonome ? - lantenne.com
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